Vous prenez plaisir à promener votre chien, passez du temps avec lui en extérieur. Mais vous vous rendez compte que son regard se perd au loin vers des congénères.
Vous comprenez qu’il aimerait bien aller les voir, les rencontrer, « discuter » chien, avoir une vie sociale canine. Mais vous hésitez. Est-ce que ça va bien se passer ? Est-ce qu’il va s’en sortir, ne pas se faire mal ou se faire blesser ? Est-ce qu’il vous écoutera encore une fois en contact avec les autres chiens ?
Essayons de comprendre
Reprenons depuis le début. En France, et plus globalement dans les pays développés, où les chiens ne divaguent pas dans les rues, ces derniers sont soumis à nos lois et obligations d’humains. Concernant les sorties, nos compagnons sont généralement attachés, cantonnés à marcher sur des allées, pour la plupart, d’une largeur limitée. Les chiens sont donc obligés de se croiser en ligne droite, à vitesse constante, voir accélérée. En gros, exactement tout l’inverse de ce que feraient deux chiens libres et équilibrés lors d’un croisement. Dans ce dernier cas, les chiens s’observent de loin, s’arrêtent, prennent le temps pour s’approcher, envoient des signaux de communication pour finalement se rapprocher en arc de cercle et finir par entrer en contact (ou pas !).
En les promenant au bout d’une laisse courte sur nos petits chemins ou trottoirs, nous les empêchons de communiquer correctement en les privant de leur panel de communication, nos chiens ne reçoivent ni n’envoient de bons signaux, faisant monter l’inquiétude et créant des réactions de fuites ou de défenses actives. Nous venons de créer un chien réactif congénères.
Dans les pays sous-développés, où les chiens sont libres, leur communication intraspécifique est riche. Il y a très peu de bagarres. Le chien est un être pacifique. Il fera tout ce qui est possible pour éviter un combat, des blessures ou sa vie.
Alors oui, il est normal de s’inquiéter des rencontres dans nos pays où nos chiens perdent en compétence de communication.
Quels profils pour mon chiens ?
Voici quelques conseils pour que les rencontres se passent au mieux :
Si vous venez d’adopter un chiot, celui-ci a dû apprendre avec sa mère et peut être d’autres adultes, à communiquer correctement (je parle ici de chiots qui ont eu un développement correct auprès de leur mère dans de bonnes conditions). Pour ce petit bout, n’hésitez pas à lui faire rencontrer d’autres chiens (vaccinés et traités) de toutes sortes : jeune/vieux, mâle/femelle, grand/petit… Le seul type de chien à éviter, c’est celui qui arrive comme un fou, même gentil, mais qui fait un strike et ne respecte pas du tout l’intégrité physique de votre chiot. Celui là risque de lui faire peur, et peut devenir le déclencheur d’une réactivité congénères de la part de votre chiot dans un futur proche.
Si votre chien est de petite taille, les mêmes profils que pour les chiots seraient à préconiser. S’il est joueur et plutôt dans le contact physique, un ou plusieurs copains de jeux, ayant le même type de jeu peuvent entrer dans son cercle (dans le cas où le jeu est sain et alterné de périodes de calme, sinon voir la suite !).
Les jeunes (ou moins jeunes) chiens vifs, qui jouent très vite, et courent beaucoup, ou jouent à la bagarre, peuvent être mis au contact de chiens du même type… MAIS à petite dose. En effet, cela leur donne du plaisir, mais il ne faut pas leur proposer que ce profil ni trop longtemps, auquel cas ils risquent de généraliser à tous les chiens. Les risques : soit se retrouver face à un chien pas du tout d’accord avec cette approche qui va lui faire comprendre plus ou moins gentiment, soit devenir un harceleur et intimider des chiens à tempérament docile qui n’oseraient se défendre.
L’idéal serait un chien plus gros, avec un peu de caractère, joueur en partie, sachant aussi prendre du temps pour faire sa vie, ses odeurs, prenant en compte son environnement.
Ces chiens vifs, sont généralement des chiens qui, ont soit manqué de contacts et « n’entendent » pas les autres, soit prennent un réel plaisir à jouer quitte à malmener certains de leurs congénères (ils ont de ce fait, du mal à s’arrêter). Je conseille, de voir un professionnel qui vous aidera à le canaliser, à gérer sa frustration (d’autant plus si celle-ci se transforme en agressivité) et à réaborder ces congénères d’une façon plus convenable.
Pour conclure,
Observer votre chien, voyez si ce n’est que de la curiosité avec de l’observation à distance, ou une réelle envie de contact.
N’intégrez pas un groupe de chiens déjà formé sans avoir demandé aux propriétaires avant, comment pourraient réagir leurs chiens (l’effet de groupe est à prendre au sérieux).
Si vous ne le sentez pas, alors passez votre chemin, il vaut mieux un peu de frustration qu’une mauvaise expérience.
Certains chiens ne ressentent pas le besoin d’avoir des liens sociaux avec leurs congénères, et c’est OK, on ne force pas.
Pour les autres, ne les privez pas, moins ils en ont, plus ils réclameront. Simplement, analysez avant la situation et le comportement de l’autre chien, demandez éventuellement aux propriétaires si c’est d’accord pour lui et son chien.
Des éducateurs professionnels proposent des balades collectives encadrées et orientées avec des groupes de chiens cohérents. N’hésitez pas à les contacter !
« Quels chiens sont adaptés aux rencontres sociales de mon chien ?» , rédaction, Charlène Charbonnier, Canisocia éducation (tous droits réservés).
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